400° / Jours

Dans le cadre des journées rivières dordogne, une visite de la salmoniculture de Mouleydier, structure de la Fédération Départementale de Dordogne, était organisée.

Il est regretable qu’une manifestation de ce genre attire bien moins de monde que ne l’aurait fait un lacher de "bassines" sur le caudeau. Il s’agit pourtant d’une structure financée uniquement par l’argent issue de la vente des cartes de pêche donc par les pêcheurs eux même.

Le maître de cérémonie en la personne de Stéphane, technicien à la FD, nous a brillament expliqué son fonctionnement.

 

Notamment, depuis une bonne quinzainne d’années, l’orientation vers une activité patrimoniale comme la  reproduction assistée  et non la production de surdensitaires.

En fait, il s’agit d’assister la reproduction de géniteurs sauvages, stabulés (le minimum de temps possible)  dans des bassins ronds enduits de résine pour éviter les blessures, afin de préserver une souche adaptée au milieu de réintroduction. Sur le département de la Dordogne, les principales souches de truites se divisent en trois bassins : au nord, la Dronne et l’Isle et au Sud, le bassin Dordogne/Vézére.

 

 L’équation pour arriver à garnir la pouponnière est relativement simple, dans une eau ne dépassant pas les 8°, il faudra 400°/jours pour que les oeufs éclosent (soit à une température de 8° = 50 jours). Ensuite, il faudra compter 230°/jours supplémentaires pour résorbtion de la vésicule vitelline. Huit jours plus tard, vous pourrez admirer de splendides alevins comme dans le bac ci-dessus.

Finalement, un bien bel outil que cette pisciculture fédérale qui pourrait servir d’exemple à bien d’autres départements.

 

 

 

4 commentaires.

  1. Hello, la fédé du Doubs avait ouvert une pisculture de ce style, pour soit disant « truites de souches ». En fait pour parvenir à les reproduire ils ont du les hybrider, les poissons produits étaient ainsi des 1/2 sang, 3/4 de sang et ainsi de suite, à base de géniteurs sauvages de Goumois.
    Las, après près de 15 ans de fonctionnement et des études poussées démontrant l’inefficacité des alevinages, cette pisciculture a fermé cette année…

  2. Qui dit allélique dit gêne commun, non ? Est ce alors un véritable problème ? Bien sûr tout à fait d’accord avec toi quand le milieu se suffit à lui-même.
    Par contre (en prenant en exemple la Corrèze ou le Lot) envisager une reproduction assistée de l’ombre, n’aurait il pas un intérêt certain ?

  3. Le travail réalisé à Mouleydier est remarquable. En revanche, il n’est pas sûr qu’il soit transposable ailleurs. La problématique des cours d’eau de Dordogne n’est pas la même que partout ailleurs. Dans certains coins, il y a encore des contextes conformes où déverser ces alevins serait dangereux pour les populations locales.
    Non seulement d’un point de vue génétique (il n’est pas exclut que le séjour en bassin provoque une sélection naturelle de certaines combinaisons alléliques aussi bien chez les géniteurs que chez les alevins) mais aussi d’un point de vue compétition avec les alevins issus de la reproduction naturelle.
    Les alevins de Mouleydier qui vont être déversés dans les ruisseaux sont très très très en avance par rapport aux alevins sauvages qui sont encore sous les galets. Ces derniers vont subir )à l’émergence une compétition énorme de la part des poissons introduits bien plus grands et agressifs qu’eux…
    Cela ne risque-t-il pas d’avoir des conséquences pour les derniers représentants de la souche sauvage? A vérifier sur le terrain par l’étude des taux d’hybridation (si on dispose de marqueur ce qui est loin d’être évident vu l’origine des géniteurs).

  4. La fédé de Dordogne possède 2 sites identique à celui ci , vous ne pouvez pas imaginer les difficultés rencontrés il y à 15 ans pour passer du bassinage à une gestion plus patrimoniale…
    Merci ce reportage….

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